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Les Mondes imaginaires en bande dessinée

La bande dessinée est propice à l’invention de mondes imaginaires : grâce aux images, elle nous fait voir immédiatement les couleurs, les formes et les tailles, et nous facilite l’activité, si agréable, mais parfois problématique, qui consiste à s’imaginer ce que décrit l’auteur.

Nous avons commencé par évoquer Naruto, un manga bien connu de Masashi Kishimoto, qui se déroule dans un monde technologiquement avancé mais où les samouraïs et les ninjas ont encore leur rôle à jouer. Naruto est un orphelin ; En lui revit un "démon à queues".
Imbattable, de Pascal Jousselin, joue sur l’imaginaire de la planche de bd elle-même puisque son héros, un "super-héros" bien sympathique, vient à la rescousse des personnages ou triomphe de ses ennemis grâce à sa capacité inhabituelle à passer d’une image à l’autre. Très amusant.
Les Légendaires est une série appréciée des jeunes adolescents. Un groupe de personnages imaginaires, dont un chevalier, une princesse et un elfe, se retrouve rajeuni par l’action d’une pierre magique. Il faut trouver le moyen de contrer l’enchantement, ce qui les amène à toutes sortes de rencontres- y compris des rencontres avec des futurs ennemis, redevenus eux-mêmes enfants, et qui se révèlent alors très sympathiques... - dans un monde de merveilleux médiéval dessinée et pensé par Patrick Sobral. Si les dessins des Légendaires font penser aux dessins animés, ceux de Donjon viennent plutôt des jeux vidéo. Imaginée par Lewis Trondheim et Joann Safar, l’histoire du "Donjon" est devenue une épopée comptant 36 albums répartis en 5 séries. Chaque tome est illustré par un nouveau dessinateur qui reprend à son compte les personnages créés au début.. C’est une série zoomorphe, c’est-à-dire que les héros sont des animaux. Le premier "donjon" est parodique : dans ce château, des chevaliers viennent accomplir les exploits que le monde attend d’eux et tout, galeries secrètes, cachots, princesses enfermées, mages et sortilèges, est fait pour les accueillir. Mais le héros, Hubert de Vaucanson, un canard héritier d’une épée magique (et bavarde), va découvrir que la vie de chevalier n’est pas si rose...
L’ambiance n’est pas du tout médiévale dans Seuls, de Bruno Gazzotti et Fabien Velhmann, une bd assez inquiétante où des enfants se retrouvent absolument seuls dans leur ville, Fortville. Ils découvrent qu’ils sont dans un monde intermédiaire entre la réalité et l’au-delà : les limbes, dominées par quinze familles. Même si’l une peuvent plus mourir, survivre n’est pas aisé et une ombre plane sur l’avenir des limbes.
Aldébaran, puis d’autres séries du même auteur, Léo, exploite le vieux rêve d’une vie sur d’autres planètes. Dans la bd, plusieurs autres planètes ont été colonisées : mais un jour, le contact avec la Terre se rompt, et les habitants sont laissés à eux-mêmes pour faire face à des phénomènes nouveaux et inexplicables. La planète a une vie propre, que les Terriens ne respectent et ne comprennent pas toujours... Un des points forts de la bd est son graphisme très net qui permet l’invention de nombreuses espèces animales fascinantes !
Une planète qui n’existe pas, cette fois, celle où un jeune héros, Lanfeust, découvre qu’il a encore plus de pouvoir que ces concitoyens (qui en ont pourtant tous un, même si certains sont franchement inutiles) ; au contact du pommeau d’ivoire d’une certaine épée, il semble devenir tout-puissant ! S’ensuit une quête où l’invention et l’humour de Christophe Arleston et Didier Tarquin se déchaînent. Situations inattendues ou ridicules, les aventures se multiplient jusqu’au secret de la planète, au gré des 8 tomes de Lanfeust de Troy.
Avec Horacio d’Alba, nous plongeons au cœur de la Renaissance, dans une Italie du XVIe siècle où aurait existé une "république du point d’honneur" : là, tous les conflits se règlent par l’intermédiaire de duellistes, appartenant à 2 grandes écoles rivales. Mais le roi de France, d’un côté, et un cardinal avide, de l’autre, menacent une République qui a aussi des ennemis intérieurs. Ce livre est l’histoire d’Horatio d’Alba, un des duellistes les plus habiles, imaginée par Jérôme Le Gris et Nicolas Siner.
Nous avons déjà souvent parlé de Nononbâ, un manga que vous pouvez trouver au CDI : Shigeru Mizuki, l’auteur, est passionné par les "Yokaï", ces esprits dont les croyances japonaises disent qu’ils habitent le monde et y jouent un rôle. Il y a celui qui secoue des haricots rouges, celui qui se colle à vous par derrière, celui qui voulait vous entraîner avec lui dans la mort... Dans cette oeuvre autobiographique, Mizuki rend hommage à une vieille grand-mère qui l’a élevé et lui a appris à connaître et à apaiser les yokaï. C’est aussi l’évocation très amusante et réaliste de la vie au Japon dans les années 30.
Adaptation d’un grand classique de la littérature pour la jeunesse, Les Royaumes du Nord, de Stéphanie Melchior et Clément Oubrerie, illustre avec bonheur la trilogie de Philip Pullman. Nous partons vers le froid, à la suite de Lyra, l’héroïne, pour percer le mystère de la disparition des "démons", ces animaux qui accompagnent chaque enfant et lui donnent en partie sa vie.
Autre adaptation, Du vent dans les Saules : Michel Plessix a réussi la gageure de transposer en bande dessinée le ravissant récit de Kenneth Grahame, qui narre avec humour, tendresse et amour de la nature, les aventures d’un petit groupe d’animaux du bord de la rivière. Un incontournable de la littérature anglaise, mis à notre disposition avec des dessins qui font rêver.
Pour terminer, le constat que parfois, les images sont un piège : difficiles à suivre (qui a frappé qui, quand et comment ?) ou même incompréhensibles comme dans L’épouvantable peur d’Epiphanie Frayeur, de Séverine Gauthier et Clément Lefevre, une bd dont les dessins oniriques sont demeurés, pour certains d’entre nous, des énigmes...

La semaine prochaine : un livre qui a été adapté en musique. Si si ! Réfléchissez... et pensez opéra, peut-être !