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Lectures de vacances

Quoi de mieux que les vacances de Noël pour lire, bien au chaud pendant que dehors il fait froid ? Voici ce que les uns et les autres ont découvert pendant ces semaines de repos :
 L’Odyssée de Pi, de Yann Martel, dont il a déjà été maintes fois question, cette histoire d’un jeune Indien dont le bateau sombre en pleine traversée du Pacifique, alors qu’il transportait les pensionnaires d’un zoo ; Pi, c’est le nom du héros (si vous voulez savoir d’où il lui vient, relisez les comptes rendus précédents du Club Lecture !), se retrouve seul à bord d’un petit canot en compagnie de quelques animaux, dont un tigre ! Nos lecteurs ont aimé : le suspense, le récit de survie, les informations sur les animaux, et la leçon de l’histoire : ne jamais baisser les bras.
 Cuando un amigo se ne va, roman italien dont le titre est espagnol, se penche sur les métamorphoses qu’un déménagement de Bologne à Madrid fait subir à l’amitié.
 Strom, d’Emmanuelle et Benoît de Saint Chamas, commence de manière à intriguer le lecteur puisque le premier chapitre nous présente deux adolescents molestés par une brute (qu’ils avaient un peu provoquée...) et sauvés par un inconnu, tandis que le second met en scène une maison suspecte, dont se préoccupe la police. Que va-t-il arriver ? Même nous, nous ne le savons pas encore !
 L’Ile des Esclaves, de Marivaux, est une pièce de théâtre du XVIIIe siècle. Un maître et son valet, puis, séparément, une servante et sa maîtresse, font naufrage sur une île habitée par d’anciens esclaves qui ont fondé leur propre gouvernement. Selon leurs lois, quiconque aborde chez eux doit renoncer à son état ancien : dans l’île, les maîtres doivent devenir les valets de leurs valets... Ce qui ne va pas sans moqueries et mauvaise humeur.
 Du même auteur, nous avons évoqué une pièce où l’on retrouve les échanges de rôles, et la légèreté des dialogues de Marivaux , mais qui surtout est à nouveau une espèce d’expérimentation sociale, par certains côtés très troublante même si, comme dans la précédente, l’ordre établi n’est finalement jamais contesté. Dans La Dispute, 4 bébés, 2 filles et 2 garçons, ont été élevés dans l’isolement le plus complet. Une fois grands, ils découvrent peu à peu le monde, sont placés tour à tour en face des autres jeunes gens, pour tester leurs réactions.
 La Mémoire des couleurs est le dernier livre de Stéphane Michaka, auteur qui était venu au collège pour parler de Cité 19, et faire écrire les élèves. Cette fois il a écrit une contre-utopie, ce genre où la société semble parfaitement organisée pour le plus grand bonheur matériel de tous, mais fonctionne sur une absence totale de liberté ou sur un secret criminel. Michaka a imaginé une planète qui n’est pas la Terre, et où tout, jusqu’aux 5 continents et aux ressources qu’on y trouve, est réparti de manière parfaitement égale entre chacun. En outre, un ordinateur géant a la gestion de la planète. Il s’en occupe avec bienveillance et, c’est l’avantage de la machine, sans erreur...
Petit détail troublant, la personnalité des individus est si bien abolie qu’ils ne portent pas de prénom, mais prennent le nom de la couleur de leur peau. Ces couleurs de peau sont cependant infinies, puisque, selon le mythe fondateur de la planète, le Créateur a distribué toutes les nuances de couleurs possibles à sa création. Grain de sable dans l’arc-en-ciel : Cyan, une jeune fille à la peau bleue comme son nom l’indique, enfreint les traditions de manière doublement provocatrice le jour de son passage à l’âge adulte. Au lieu de brûler un objet symbolique de son enfance elle entend le préserver soigneusement ; et cet objet est un livre, dans un monde où les livres, perçus comme non hygiéniques, sont bannis. Cyan disparaît mystérieusement peu après. Son ami Mauve part à sa recherche : il va découvrir l’envers du décor.
Un texte très ambitieux, qui brasse de nombreux thèmes et de nombreuses références dystopiques : un peu trop, peut-être...
 Donne-moi encore 5 minutes, de Jonatan Berg, n’est pas à vrai dire un livre pour le collège, mais une bonne idée à garder pour le lycée, si vous êtes curieux. Avec cette histoire alternée de deux amis dont les chemins se sont séparés, on découvre deux facettes, également fascinantes et également bien décrites, de la vie contemporaine en Israël. L’un des héros habite une colonie israélienne en territoire palestinien. L’occupation en est illégale et sa famille et lui savent qu’ils vont devoir quitter cet endroit où ils ont grandi. La vie quotidienne des juifs pratiquants, les interrogations taraudantes qui inquiètent Bnaya, donnent une image très humaine, sans parti-pris, de la vie dans cet endroit si déchiré. De l’autre côté, Yoav, lui, a abandonné la religion de son enfance Devenu soldat, il a tué et il a vu tuer, si bien qu’il n’arrive plus à échapper à son passé, malgré des tentatives d’évasion par les voyages, la musique et la drogue. Les doutes, les incertitudes, relient ces deux personnages attachants. Seul bémol, le roman n’a pas vraiment de fin. On aurait pourtant aimé que l’auteur décide du destin de ses personnages...